Car Marcel Jean- Pierre Balthazar Miramon est né, on ne blague pas, le 1er Avril 1929, à Bordeaux. Après une enfance très modeste et sans histoires, il obtient le bac et hésite un temps entre le professorat d'éducation physique ( il a très longtemps gardé une souplesse hors norme ) et le Conservatoire d'art dramatique. Finalement c'est la chanson qui le pousse à quitter Bordeaux au tout début des années 1950. Il a 20 ans et va tenter sa chance à Paris, où il débarque les poches vides, mais plein de bonne volonté. Comme il était de coutume à l'époque, pour se faire remarquer, il commence à écumer restaurants et cabarets en chantant le répertoire des autres, tout en multipliant les auditions. En 1953, Jean Nohain le repère et le programme dans ses 36 chandelles , sur l'unique chaîne de télévision, avant de l'emmener en tournée d'été, en première partie de Philippe Clay. Ce dernier lui sauvera la vie en l'accompagnant à l'hôpital après un accident. Amont séjournera un an en sanatorium dans la foulée. Ason retour il obtient le prix d'interprétation au Concours de la Chanson de Deauville, avec un morceau gentiment provocant, le pigeon voyageur. Au fil des mois, le drôle de talent de Marcel Amont lui vaut de plus en plus d'engagements. A Paris il passe d'une rive à l'autre de la Seine, de la droite chic à la gauche intello et branchée, enchaînant plusieurs cabarets chaque soir. On le voit chez Patachou, à L'Echanson, à l'échelle de Jacob où débutait aussi Brel, à la fontaine des Quatre-Saisons tenue par Pierre Prévert, frère de Jacques " Un homme très sympa avec les jeunes " ou à la villa d'Este, en haut des Champs Elysées, ou il rencontre Brassens, son futur ami. Il interprète alors cinq chansons dont : à propos du pommier, signé Aznavour, q'aiui va devenir un de ses principaux auteurs, et un bon copain également. " J'ai une admiration incroyable pour lui, dira Marcel Amont. Il me donnait des chansons que les vedettes du moment n'avaient pas voulues. Par la suite, il m'a offert des chansons inédites.